En éducation positive, il est difficile d'envisager la punition comme quelque chose de bénéfique pour le chien. Si nous considérons la punition comme un acte de pression psychologique ou une atteinte physique du maitre sur le chien alors la punition n'est pas efficace, elle est contre-productive et non pédagogique. Une punition par la pression psychologique peut prendre différentes formes : s'énerver en élevant la voix, contraindre le chien à réaliser une action difficile, une action non acquise ou incohérente pour le chien. La punition physique correspond à toutes formes de "fessées", tapes sur le museau du chien ou encore utiliser la force pour contraindre le chien à faire quelque chose (se pousser ou se coucher par exemple). Toutes ces pratiques de punition exercées par l'Homme sur le chien sont inefficaces et ont souvent pour conséquence des comportements qui nuisent à la relation maitre-chien et qui détériorent l'éducation du chien. Notre éducateur canin comportementaliste vous explique dans cet article toutes les raisons de ne pas utiliser la punition sur le chien et quelles sont les alternatives si votre chien fait "une bêtise".
La punition humaine vue par le chien :
- Lorsqu'un humain s'énerve et formule de longues phrases, le chien n'a pas la capacité de les comprendre (le chien mémorise les mots que le maitre lui apprend et les mots très utilisés dans la vie quotidienne). Ainsi, vouloir punir son chien par des explications sur son comportement qui n'était pas désiré par le maitre n'a pas de sens aux yeux du chien qui n'a pas la capacité de comprendre l'entièreté du langage humain ("mais qu'est-ce qu'il peut bien raconter mon maitre ?").
- En revanche, le chien peut identifier par l'intonation, le volume sonore et les gestes que la situation est inhabituelle. Pour autant, il ne se dit pas que ceci est lié au comportement non désiré par le maitre mais il se dit plutôt "mais pourquoi il était calme il y a quelques secondes et maintenant il s'énerve ? Son état émotionnel est vraiment instable !". Le référent du chien montre donc un mauvais exemple de la gestion des émotions au chien. Dans le langage canin, lorsque le chiot a un état émotionnel non géré, la mère le guide en le stoppant et non en montrant de l’énervement, afin de lui inculquer le retour au calme véritable.
- S'énerver verbalement ou physiquement sur le chien l'éloigne de son maitre. Effectivement, le chien aime son maitre et lui donnera le meilleur de lui-même dans l'éducation si celui-ci est assimilé à quelque chose de positif. Le maitre = toujours une conséquence positive (la caresse, le jeu, la friandise, les encouragements verbaux etc). À chaque confrontation, le chien assimile son maitre à quelque chose de négatif. De ce fait, lorsque le maitre demande une base éducative à son chien (le rappel, le assis, le coucher, le pas bouger...), le chien aura moins envie de faire plaisir à son maitre. "Si tu me cries dessus, alors notre relation est fragilisée et je ne sais pas ce qui est bien pour te faire plaisir".
- Un chien ne fait pas volontairement des « bêtises » : manger un pied de table en l'absence du maitre, faire ses besoins dans le canapé, fuguer de la maison... ne sont pas des comportements volontaires chez le chien. Le chien ne résonne pas comme les humains : penser par exemple que le chien fait exprès de faire des « bêtises » ou qu’il les fait pour se venger, c’est de l’anthropomorphisme (attribuer des réactions humaines aux chiens) ! Tous ces comportements sont les conséquences de quelque chose, si vous vous trouvez dans cette situation, n'hésitez pas à contacter notre éducateur canin comportementaliste (« à tes yeux, je fais des bêtises, car ce n’est pas ce que tu attends de moi et ce n’est pas dans tes principes de vie. Mais pour moi, ce n’est pas des bêtises, ce comportement traduit quelque chose »).
2. Les conséquences négatives de la punition sur le chien :
- Les punitions verbales et physiques cassent la relation Homme-chien : chaque punition de ce type éloigne toujours plus le chien de son maitre. Le chien ne cherche plus à faire plaisir s'il n'obtient pas de positif en retour, le chien développe ainsi de l'anxiété face aux demandes ou à la présence de son maitre. Le chien n’est donc pas têtu ou capricieux, il ne sait pas ce qu’il y gagne car la relation n’est pas basée sur du donnant-donnant.
- Les punitions cassent l'éducation du chien : le chien apprend par répétition avec conséquence positive. C’est-à-dire que chaque bon comportement est suivi d'une récompense (caresse, félicitation, jeu ou friandise).
- Si votre chien est de nature sensible, craintif : les punitions renforcent sa sensibilité et ses peurs. En effet, les chiens se créent un seuil de tolérance face à leur environnement. Le chien peureux a un seuil de tolérance déjà peu élevé donc chaque dispute avec son maitre renforcera le fait d'être peureux dans la vie quotidienne.
- Les punitions physiques sur le chien (le pousser, le forcer à réaliser un comportement) accentuent le mal-être physique et mental du chien et son anxiété au quotidien. Son seuil de tolérance dépassé, il cherchera à décharger son anxiété (destructions, hyper émotions, hyper excitation...) ou à se défendre face à la menace (agressivité).
- La cohérence du maître est un des piliers du bien-être du chien : les punitions répétitives suppriment donc ce pilier et créent un déséquilibre émotionnel chez le chien.
3. Les alternatives à la punition :
- Isoler calmement le chien s'il est pris sur le fait (le chien ne comprend pas pourquoi le maitre gronde, il sait juste que la relation est biaisée).
- La bonne punition doit donc être immédiate, courte et systématique : pris sur le fait, le chien est guidé vers une autre pièce ou vers le jardin pour être isolé pendant quelques minutes (exemple : un chiot qui fait ses besoins dans le salon devant son maitre, pas besoin de le gronder, il suffit de l’attraper et de le mettre dehors calmement).
- Le message transmis au chien est clair et compréhensible : pas de mots superflus ou de colère, le chien ne comprend pas les poésies des humains ! Un mot simple et connu du chien pour le guider vers le bon comportement suffira et marchera avec beaucoup de répétition.
- Féliciter le chien quand il réalise la bonne action demandée : le chien apprend par répétition donc plus le bon comportement est récompensé, plus il l’accomplira facilement et rapidement.
- Féliciter le chien quand il réalise la bonne action non demandée : il est important de récompenser le chien s'il a réalisé le bon comportement alors qu'il n'a pas été demandé pour maintenir sa motivation.
- Principe du "pas vu, pas pris" : quand le maitre est absent par exemple et que le chien a fait une « bêtise » dans la maison, il ne sert à rien de se fâcher, c’est trop tard !
- Comment bien féliciter son chien ? : par une friandise, par un mot de félicitation, par le jeu ou par la caresse et de manière systématique.
- Ce qui peut être considéré comme une punition acceptable pour le chien : l’isoler dans une autre pièce suite à la « bêtise » ou l’ignorer face à ses demandes de câlins ou de jeux (à adapter selon la « bêtise »). Ces méthodes, si elles sont réalisées dans la douceur et au bon moment, n’affecteront pas la relation avec le maitre et permettront d’évoluer positivement dans l’éducation.
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